Une imprimante 3D pour fabriquer de la peau de synthèse

Le coeur de "l'imprimante" de peau synthétique possède 7 puits contenant des solutions de polymères biologiquement compatibles.


Le domaine de l'ingénierie des tissus biologiques a connu un pas en avant décisif avec l'invention à l'Université de Toronto d'un procédé pouvant créer pour un coût modique et en peu de temps un remplacement fonctionnel pour la peau.
Le dispositif, ne nécessitant qu'une unique étape, serait le premier au monde à pouvoir créer du tissu vivant rapidement et à grande échelle, ce qui est important dans le cas de la régénération de la peau endommagée par des brûlures ou d'autres blessures étendues.
Il a été développé dans l'espoir de remplacer les traditionnelles greffes de peau à partir d'une zone saine des patients, ceux-ci pouvant alors recevoir des greffons fabriqués mécaniquement, plus sûrs, plus rapides à produire et moins coûteux.

Cette invention a été mise au point à l'institut des bio-matériaux et du génie biomédical par des doctorants dont les travaux captent à présent une attention très large. L'étudiant à la tête du projet décrit le coeur de l'imprimante comme étant un petit dispositif en caoutchouc comprenant sept très petits puits. Chacun de ces puits contient une solution différente de polymère biologiquement compatible, chargé de molécules ou de cellules constituantes de la peau. Les liquides sont ensuite expulsés à travers l'appareil, formant alors un feuillet continu, doux et souple de peau artificielle remplie de cellules vivantes.

Au contraire de la méthode de formation de la peau par "échafaudage" où les cellules sont placées sur une structure préalablement générée, cette nouvelle technique introduit les cellules directement dans la pellicule de tissu au fur et à mesure que celle-ci est formée. Ceci augmente significativement la précision du placement cellulaire, qui est importante pour le fonctionnement de ces cellules et qui permet au tissu fabriqué d'imiter le tissu naturel. Au fur et à mesure que le feuillet de peau se déroule, il est collecté sur une tige en rotation en plusieurs épaisseurs, comme un rouleau de cellophane. Au final le tissu peut pour la première fois atteindre une épaisseur de plusieurs centimètres or des tissus épais sont nécessaires pour maintenir les vaisseaux sanguins.

L'université a déposé deux brevets pour cette invention, dont la commercialisation est prise en charge par MaRS Innovations, pour la vendre à d'autres hôpitaux et instituts de recherche. A l'heure actuelle, le remplacement de peau est l'application première de la machine, mais l'élargissement à d'autres applications telles que le remplacement de tissu cardiaque endommagé par un infarctus est envisagé pour le futur. Des essais pré-cliniques commenceront cette année à l'Université de Toronto.



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