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Les dentistes s'en vont... sans successeurs

Mise en ligne : 12 mai 2014  par Dentalespace
Quatre départs de dentistes en deux ans, et près d'une dizaine à venir dans les proches années. À La Roche-sur-Yon, la pyramide des âges inquiète les spécialistes. D'autant que les repreneurs manquent à l'appel.


Les dentistes s'en vont... sans successeurs Sur la porte du cabinet du dentiste Georges Guilé, rue Roger-Salengro, on peut lire : « Cessation d'activité. En attente de repreneur. » Trente-sept ans de service, un départ le mois dernier et Georges Guilé ne sait toujours pas s'il aura un successeur.

Que va-t-il advenir de son local ? « Je ne préfère pas en parler, c'est trop compliqué », confie le jeune retraité. Il n'est pas le seul à galérer dans la recherche d'un remplaçant. Avant lui, le Dr Dadi a connu les mêmes difficultés. Il est parti en décembre. Faute de repreneur, il a dû se résoudre à vendre ses locaux.

Anne Lebreton, partie l'an dernier, a aussi abandonné l'idée de trouver un successeur. Seul le Dr Braud, parti l'an dernier, a pu pérenniser l'activité, en confiant son cabinet à une remplaçante roumaine.

Des places vacantes

Est-on en pénurie de dentistes ? « Loin de là ! La Roche est plutôt bien dotée », affirme Jérôme Caron, secrétaire général du syndicat départemental de dentistes. Pour le moment ! Car la pyramide des âges devient inquiétante.

Une étude interne, réalisée en 2010, évoquait, dans ses conclusions, « une offre fragilisée, à moyen terme, sur La Roche-sur-Yon, puisque la moitié des professionnels exerçant dans ce canton a 55 ans et plus ». Il semble que nous soyons entrés, quatre ans après, dans la zone de turbulences annoncée. Et ce n'est que le début !

Alain Messina, dentiste yonnais, a franchi le cap des 50 ans. Sur son annuaire, il raye les collègues partis et surligne les noms de ceux qui sont sur le départ. « Il y en a sept, diplômés avant les années 1980, qui flirtent avec les 60 ans aujourd'hui. Il va falloir s'attendre à un flot de départs prochainement », constate-t-il. Impassible.

Il ressent déjà les impacts au quotidien. Et travaille, pour compenser, soixante heures par semaine. « Je tiens le rythme pour le moment, mais ça ne durera qu'un temps. J'ai plus de 50 ans et j'aspire aussi à souffler », réagit le spécialiste.

Les secrétaires sont les premières sur le front. Les clients des dentistes sur le départ cherchent à tout prix un nouveau cabinet. Et cet afflux, cumulé à une hausse de la population, ne fait qu'allonger les temps d'attente. « Les patients s'impatientent et en viennent parfois à insulter le personnel », s'inquiète Alain Messina.

L'assistante du cabinet tente de contenir la pression. Un téléphone sur une oreille, un deuxième sur l'autre, elle jongle avec un planning bondé.

Des jeunes peu intéressés

La situation actuelle se dégrade, mais reste supportable. C'est plutôt sur l'avenir que portent les craintes. Qui va remplacer tous les dentistes sur le départ ? « Avec le numerus clausus, seuls 1 000 étudiants sortent chaque année des écoles, estime Jérôme Caron. Il faut ajouter à cela les praticiens européens qui ne comptent pas dans ce quota. »

Ces jeunes diplômés, si tentés soient-ils de venir à La Roche, optent souvent pour des structures assez amples. « Si on regarde les communes alentours à La Roche, elles trouvent des repreneurs car elles regroupent plusieurs praticiens, analyse Alain Messina. À La Roche, les cabinets individuels sont délaissés. »

Jérôme Caron lie ce constat avec l'autre combat de la profession. Celui de l'accessibilité aux soins. « Les soins de base n'attirent plus les praticiens car ils se font à perte. »

La non-augmentation des tarifs encourage l'hyper spécialisation sur des actes non conventionnés. « Certains praticiens se ruent sur les grandes structures où ils pourront se faire de la marge en mettant des couronnes et des implants », résume-t-il.

Cette course aux actes « riches », dont les praticiens vendéens ont alerté les députés début avril, aurait sa part de responsabilité dans la désertification des dentistes. Un praticien Yonnais l'atteste : « Elle peut décourager de nombreux dentistes à s'installer dans de petits cabinets. Or, nous n'avons que ça à La Roche. »

Source : Ouest France 
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