Nouvel appel à la grève contre le projet de Loi Santé de Marisol Touraine

Moins d’un an après les mouvements de grève qui avaient réuni de manière exceptionnelle, tous les syndicats de médecins pendant les fêtes de Noël , le scénario se répète cette année.


En effet, le Syndicat des médecins libéraux (SML), la Fédération des médecins de France (FMF) et le Bloc (chirurgiens) invitent les praticiens à une «cessation d'activité» à partir du 3 octobre. Un appel à la grève qui rejoint celui lancé par MG France pour le 5 octobre. Le président du syndicat, Claude Leicher assure : « il y a énormément de cabinets qui m’annoncent des fermetures de deux à trois jours » et insiste sur la « quasi-unanimité » des syndicats.

L’utilisation de la qualification « quasi » renvoie au refus de la Confédération des syndicats médicaux français de relayer le mouvement, le qualifiant de « mascarade désordonnée et électoraliste ». Une remarque qui fait référence au contexte dans lequel cette grève a lieu, en effet, le 12 octobre prochain auront lieu les élections professionnelles.
Ainsi, ce ne sera pas moins de 120 000 médecins qui seront appelés à élire, pour les 5 prochaines années, leurs futurs représentants au sein des URPS face aux autorités publiques. Les résultats seront rendus le 16 octobre.

En plus du rejet de la loi santé, ce qui concentre les revendications des syndicats c’est les tarifs des consultations. Depuis pas moins d’un an, MG France demande un passage de 23 à 25 euros pour la consultation de base. La CSMF et le SML surenchérissent ; l’un proposant 30 euros et l’autre entre 42 et 45 euros de coûts. Un enjeu important puisque les syndicats élus en accord avec l’Assurance maladie, devront, en 2016 négocier une nouvelle convention, celle la même qui fixe notamment les honoraires.

Seulement, pour les médecins (60% selon un sondage Ifop pour le Quotidien des médecins), le rejet du projet de Marisol Touraine est Le sujet qui déterminera leurs votes. Dans cette optique, ayant pour projet de faire réécrire la loi, c’est MG France et la CSMF qui devraient rester en tête. FMF et SML ont eux un avis plus radical, ils souhaitent tout deux, le retrait sin die du projet.

La grogne contre la loi santé ne s’arrête pas aux médecins, ce jeudi plusieurs mouvements de grève se sont déclarés sur le territoire. En effet, à Paris, Marseille et Toulouse notamment, les infirmiers anesthésistes sont descendus dans la rue manifester leurs mécontentements. Ces derniers, demandent une meilleure reconnaissance de leur métier et de sa pénibilité, une reconnaissance qui mènerai à une revalorisation de leurs salaires. Aussi en cause, les restrictions financières demandées aux hôpitaux (trois milliards d’euros d’économies et 22 000 postes en moins sur trois ans).

L’ensemble des syndicats des médecins, quant à eux, comptent reprendre leurs actions à l’encontre de la loi, lors de son retour à l’Assemblée Nationale, à la suite du vote définitif du sénat le 6 octobre.
Les polémiques et contestations concernant le projet de la ministre de la Santé ne sont donc pas prêtes de s’éteindre.