Un essai clinique réalisé en Inde révèle qu’il est possible, grâce à une technique simple et à bas coût, de dépister le cancer du col de l’utérus dans les pays en développement.

Dans les pays à faibles revenus, le dépistage du cancer du col de l’utérus est beaucoup moins accessible. Manque de structure, de médecins et de moyens pour effectuer les frottis et détecter les cellules précancéreuses en est la cause.
Le Dr Surendra Srinivas Shastri, cancérologue à l’hôpital mémorial de Tata à Mumbai, a dirigé une
étude étalée sur quinze ans avec 150.000 indiennes âgées de 35 à 65 ans. Une fois tous les deux ans, les sujets de l’étude ont été dépistés avec du vinaigre. Le frottis consiste en l’application d’acide acétique sur le col de l’utérus avec un coton-tige, puis à un examen à l’œil nu des tissus avec une lampe halogène par une personne formée. Si les tissus deviennent blancs, ils sont peut-être précancéreux.
L’étude a permis de démontrer une réduction de 31% de la mortalité due au cancer du col de l’utérus grâce à cet examen. Selon les scientifiques ayant participé à l’étude, 22.000 femmes pourraient être sauvées chaque année en Inde, et 73.000 dans les pays en développement, où le cancer du col utérin constitue l’une des principales causes de la mortalité chez la femme.
Méthode déconseillée en pays développéMême si le
frottis au vinaigre présente des avantages qui retiennent l’attention, des pays comme la France devraient éviter de pratiquer ce dépistage, attirant vu son faible coût. Le Dr Jean-Jacques Baldauf explique au
Nouvel Observateur que dépister au vinaigre peut aussi mener à un surdiagnostic, et donc à un surtrairement. Les zones devenant blanches inspectées à l’œil nu ne certifient pas la maladie. Il ajoute que l’erreur de diagnostique est plus probable chez les jeunes femmes, leur col étant en constante évolution.
Avec 275.000 décès de femmes par an à cause du cancer du col de l'utérus, le dépistage au vinaigre reste tout de même une bonne alternative pour les pays en développement, permettant sans aucun doute de sauver des milliers de femmes.
Sources :
- Le Nouvel Observateur
- La Dépêche
- Le Point