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Un substitut de foie créé à partir de cellules graisseuses

Mise en ligne : 08 novembre 2013  par Dentalespace
Pourra-t-on un jour recréer un foie à partir de cellules graisseuses, obtenues par une simple liposuccion ? Des chercheurs américains ont - presque - réussi le pari chez des souris, mais leurs résultats, publiés le 21 octobre dans la revue Cell Transplantation, laissent un brin sceptiques les experts français.


Un substitut de foie créé à partir de cellules graisseuses La quête de nouvelles sources de foie pour les transplantations est un vrai enjeu : en France, 2 662 patients étaient en attente d'une greffe de cet organe en 2012, selon l'Agence de la biomédecine. Et 292 d'entre eux sont morts ou sortis de liste d'attente. L'approche de médecine régénérative, qui consiste à greffer des cellules ou des substituts d'organes dérivés des propres cellules du patient, est séduisante : un individu étant tolérant à ses propres tissus, les lourds traitements immunosuppresseurs deviendraient inutiles.

DÉMÊLER VRAIES PROMESSES ET ANNONCES INDUES

Mais cette discipline est l'objet de tels fantasmes - et l'enjeu de tels intérêts, pour les sociétés de biotechnologie - qu'il n'est pas toujours évident de démêler vraies promesses et annonces indues.

En matière de substitut de foie, plusieurs percées récentes témoignent de l'inventivité des chercheurs. Le 3 juillet, une équipe japonaise a annoncé dans la revue Nature qu'elle était parvenue à reconstituer, en laboratoire, de minuscules « bourgeons de foie » à partir de trois types de cellules. Transplantées à des souris, ces ébauches de foie semblaient fonctionnelles.

Les chercheurs de l'université Stanford (Etats-Unis), qui publient leurs travaux dans Cell Transplantation, ont prélevé par liposuccion des cellules de tissu graisseux (adipocytes) chez des patients. Puis ils les ont modifiées, in vitro, pour obtenir des caractéristiques de cellules de foie humain, ou « hépatocytes-like ».

UN MATÉRIEL FACILE À OBTENIR

« Un foie humain pèse 1,5 kilogramme et contient 200 milliards de cellules, indique le professeur Gary Peltz, principal auteur. Avec notre méthode, nous produisons un milliard «d'hépatocytes-like» humains à partir d'un litre de matériel facile à obtenir par liposuccion. Une fois injectés, ils se multiplient jusqu'à donner 100 milliards de cellules. »

Quatre semaines plus tard, le sang de ces souris contenait une protéine, l'albumine humaine, produite par les cellules greffées. Mieux : leur foie assurait une fonction d'épuration, comme l'ont montré les tests sanguins. L'examen du foie des souris a révélé que les cellules greffées se sont bien implantées dans ce tissu.

Gary Peltz vante un second avantage de sa méthode : elle fait appel à des cellules souches moins « universelles » mais potentiellement plus sûres que les iPS (cellules souches induites, capables de donner naissance à de très nombreux types cellulaires). « Deux mois après la greffe, se réjouit-il, nous n'avons pas observé de formation de tumeurs dans nos souris, alors que celles greffées avec des hépatocytes issus de cellules iPS développent de multiples tumeurs. »

"LE PASSAGE À L'HOMME N'EST PAS POUR DEMAIN"

« Nous avons transplanté de nombreuses souris avec des hépatocytes issus de cellules iPS humaines, sans jamais observer de tumeurs », tempère Ludovic Vallier, qui travaille dans un laboratoire de médecine régénérative à l'université de Cambridge (Royaume-Uni). En outre, note-t-il, « il est toujours difficile de montrer que ces cellules hépatiques sont dotées de toutes les fonctions d'un foie normal » (détoxification, production de nombreuses substances, stockage...).

« On est dans un modèle très particulier de souris, le passage à l'homme n'est pas pour demain, estime Mathilde Girard, qui étudie les cellules iPS au génopole d'Evry (I- Stem). De plus, les auteurs assurent que, si l'on utilisait leur technique chez l'homme, on n'aurait pas besoin d'immunosuppression. Cela reste incertain : les cellules greffées ont été manipulées in vitro, ce qui les modifie. »

Pour autant, « ce travail montre le potentiel d'une source d'obtention facile d'hépatocytes », estime le professeur Dominique Franco, chirurgien hépatique à l'hôpital Paul-Brousse (Villejuif). Il envisage d'en tester l'intérêt, dans le projet de construction de foie par bio-ingénierie qu'il développe.

Source: Le Monde Sciences
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