Le mardi 23 septembre dernier, l’équipe rédactionnelle de Dental Tribune s’est rendue au théâtre Les feux de la rampe pour assister au spectacle de notre confrère Olivier Guedj : J’ai 2 fois vingt ans. Assis sur le fauteuil, pas celui d’un cabinet dentaire, mais celui de la Grande Salle du théâtre, nous savons qu’Olivier est dentiste, mais nous ne savons pas s’il en fera mention... Eh bien, si ! dès qu’il apparaît sur les planches, il prévient : « je suis dentiste ».
Le ton est donné. Plusieurs fois, il nous le rappelle pour nous rapporter une histoire vécue dans son cabinet : « véridique » ! Tout y passe ; les rapports avec les patients, mais aussi la famille, les enfants, le couple, la place Vendôme, et les crèmes, celles de jour, celles de nuit, jusqu’au dessert !... Que l’on soit dentiste ou non, chacun en prend pour son grade, c’est un festival de rires. Olivier Guedj sait produire une complicité avec la salle en échangeant avec le public. Il offre même une consultation gratuite à tous les spectateurs. Véridique ! À la fin de la représentation, une réelle intimité s’est créée. Humour et tendresse... Un seul regret : il doit passer encore trop de temps dans son cabinet puisqu’il ne se produit qu’un seul soir par semaine ! Véridique ! Marc Revise : Tout d’abord merci Olivier, de me recevoir dans ta loge après la représentation. Tu sembles un peu fatigué. N’est-ce pas éprouvant de monter sur scène pour une performance de plus d’une heure et quart après une journée de cabinet ?
Olivier Guedj : Je suis « vidé » (rires). Même si je m’épargne au max le mardi au cabinet en reportant les chirurgies lourdes et les actes trop contraignants, ma fatigue est déjà palpable à mon arrivée au théâtre. Ensuite la débauche d’énergie sur scène est telle que j’avoue, tu me « cueilles » à cet instant pas au mieux de ma forme physiquement (rires), mais au top mentalement.
MR : Difficile de classer ton humour. Tu joues sur les rapports patients – praticiens avec une bonne dose d’ironie, tu manies très bien aussi l’autodérision, et tu interpelles les spectateurs. Fais-tu référence à ta vie ; ton stand-up puise-t-il son inspiration dans ton histoire personnelle ou s’agit-il d’un assemblage de faits rapportés par tes confrères et plus généralement, d’observations de tous les jours ?
OG : Ce spectacle est tout droit sorti de mon imagination ou du moins je veux dire, est largement inspiré de l’observation de ma vie (de mon métier, de ma vie perso) avec des aspects fictionnels qui autorisent les excès, les ironies, l’autodérision. Tous les sketchs font écho à des situations vécues mais pour que ce soit drôle, j’insiste sur ces petits faits et gestes qui semblent anodins, mais observés à la loupe en disent beaucoup sur nos vies, nos obsessions et nous renvoient comme un miroir à nos aspects comiques. Je suis modestement cette « loupe » qui révèle grossièrement, nos petits travers, et moi le premier, je m’inclus dans ce spectacle, avec cette autodérision qui permet le jeu avec le public, qui devient témoin et acteur. J’ai assez d’expérience depuis 18 ans d’exercice de la dentisterie, pour nourrir ce spectacle en anecdotes. Pour que ce soit comique, il faut que la situation que je relève (comme une femme qui a le réflexe de se recoiffer, en lui tendant un miroir pour qu’elle regarde ses dents) ait été observée et vécue par le plus grand nombre, qui s’identifiera. Parfois les faits rapportés par mes confrères sont trop personnels pour être transposables sur scène, mais d’autres fois, de l’échange peut naître les futures vannes de mon spectacle, je leur en suis reconnaissant (rires).
Source : Dental Tribune