Après une étude menée sur douze ans, l’Inserm et le Centre national de recherche sur le cancer concluent que les femmes et les hommes ne sont pas égaux face aux effets de l’alcool et du tabac.

Le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) et l’Inserm viennent de terminer une longue étude, étalée sur douze ans, pour évaluer les conséquences du tabac et de l’alcool sur les deux sexes.
L’article, publié dans le
Bulletin épidémiologique hebdomadaire de l’Institut de veille sanitaire (Invs), résume cette enquête menée à l’échelle européenne sur plus de 380.000 sujets de plus de 40 ans. Durant l’étude, 26.411 sujets sont décédés. Il en ressort que les femmes, à consommation égale de tabac et d’alcool avec les hommes, sont plus vulnérables et le risque de mortalité plus élevé.
« Chez les consommatrices excessives d’alcool, les risques de décès associés au tabac sont significativement plus élevés que chez celles qui consomment pas ou peu d’alcool », expliquent les experts du Circ et de l’Inserm à
Ouest-France, alors que ce risque est moins important chez les hommes consommateurs d’alcool et fumant beaucoup.
Les hormones féminines seraient en causeLa consommation de cigarettes
augmente de plus en plus chez les femmes depuis 2005, et l’inégalité homme-femme se creuse.
« Je dis souvent à mes patientes qu'elles ont plus de risques que leurs frères [d’avoir le cancer des poumons, ndlr], probablement à cause des œstrogènes. Ces hormones typiquement féminines favorisent le développement des cellules cancéreuses », rapporte Thierry Le Chevalier, médecin oncologue à l'Institut Gustave Roussy à Villejuif et président de l'Institut d'oncologie thoracique, au
Figaro.
Selon les scientifiques, le taux de mortalité des fumeurs est supérieur de 1.5 à 3 fois à celui des non-fumeurs, et
le tabac tue environ 200 personnes par jour. L’étude souligne aussi des résultats plus qu’encourageants lors du sevrage. Les personnes ayant arrêté depuis dix ans retombent dans la tranche des non-fumeurs ou tabagistes passifs, et les risques seront les mêmes pour les deux catégories.
Sources :
- Le Figaro
- Ouest France