« Ce sont huit ans de cauchemar qui s’arrêtent », voici ce qu’avait déclaré Michel Sixou à la suite de la relaxe dont il a bénéficié avec son épouse Christine, dans l’affaire de plagiat qui les opposaient à un étudiant depuis 2007. Une décision rendue par la Cour d’Appel de Paris le 23 septembre dernier.

Pourtant, il semble que l’ex doyen n’en ait pas encore fini avec la justice puisqu’il est aujourd’hui mis en cause pour
« abus de confiance et détournement de fonds publics ».
Cette accusation fait suite à une enquête menée en 2013-2014 par l’IGAENR (Inspection générale de l’administration de l’Education nationale et de la recherche). Cette investigation portait sur l’association Gremi (groupement de recherche en épidémiologie infectieuses) qui réalisait pour un laboratoire dirigé par Michel Sixou des analyses microbiologiques. Association qui est, aujourd’hui, dissoute.
L’enquête a été transmise en mars 2015 au Parquet de Toulouse. Une initiative à l’origine de l’ancien Président de l’Université Toulouse 3, Bertrand Monthubert. C’est désormais le pôle santé du Parquet de Paris qui est en charge de l’affaire.
Rappel des faits précédents : Tout commence en 2006, lorsque Chantal Sixou, enseignante à l’Université Paul Sabatier publie sa thèse portant sur le sujet suivant :
« la recherche clinique en odontologie ». Suite à cela, un étudiant du nom de Samer Nuwwareh, dit reconnaître de nombreux passages de son mémoire, publié 3 mois plus tôt et ayant le même sujet.
Une accusation de laquelle Mme Sixou s’était défendu, en affirmant avec son mari que ce travail résultait d’une œuvre collective dans un laboratoire de la Faculté. Suite à cela, la professeur avait été jugée et condamnée à 5000 euros d’amende pour
« contrefaçon d’une œuvre de l’esprit au mépris des droits de l’auteur ». Quant à Michel Sixou, il avait été accusé de
« complicité de contrefaçon », des faits dont il a été relaxé le 19 décembre 2014.
Ce dernier a déclaré considérer que c’est
« un groupe d’enseignants » qui,
« avait monté ce dossier (…) sachant que l’accusation de plagiat est ce qu’il y a de plus sale dans le milieu universitaire ». En effet ce « scandale » avait eu lieu dans un climat de tensions au sein de l’Université, l’élection de Michel Sixou au poste de Doyen était alors contestée par un groupe d’enseignants. Un poste dont il a dû démissionner en janvier 2014 au vu de la situation devenue intenable au sein de l’Université Paul Sabatier.
Seulement, malgré la relaxe de septembre dernier, cette affaire ne semble pas prête de se terminer, chacun ayant décidé de poursuivre les procédures. Le couple Sixou de son côté, a décidé de saisir le conseil de l’Ordre des chirurgiens-dentistes, une enquête a donc été ouverte. Samer Nuwwareh quant à lui, avec le soutien d’un groupe d’universitaire, a l’intention de se pourvoir en cassation.
Ajoutant à cela la nouvelle enquête dont il fait l’objet, le dossier Sixou est loin d’être clos.
Sur la photo : Michel Sixou