Mark Van Nierop, accusé par 140 de ses patients de blessures dans l’exercice de ses fonctions, se verrait dans l’incapacité d’assurer l’indemnisation de ses victimes. Il serait insolvable et sans couverture selon Europe 1.

En effet, à son arrivée en France, l’homme a fait de fausses déclarations dans le but d’obtenir une mutuelle. Il faisait déjà l’objet de procédures disciplinaires auprès des autorités médicales néerlandaises. Découvrant alors le pot aux roses, la MACSF s’est vu dans l’obligation de rompre son contrat.
Les plaignants tentent alors de trouver de l’aide auprès du Fond de garantie des victimes des actes de terrorisme et autres infractions (FGTI). Seulement aucune de leurs demandes n’ont abouties.
La question de leurs indemnisations reste donc entière pour les victimes.Ils sont nombreux à réclamer plusieurs dizaines de milliers d’euros et se disent abandonnés à leur cause ;
«Personne ne veut donner un centime à l'avance alors que des victimes ont pour 20 à 30.000 euros de réparations dans la bouche et ne peuvent pas tout payer » déplore Nicole Martin, présidente de l’association du collectif dentaire de Château-Chinon.
Ils sont en effet beaucoup à être contraints de faire des emprunts pour réparer les lourds dégâts causés par leur bourreau,
« Nous avons une victime qui a fait un emprunt et qui, à l'heure actuelle, est en train de chercher des aides pour payer son loyer », déclare la présidente.
C’est en 2008 que tout commence, lorsque le praticien néerlandais s’installe dans le désert médical de Château-Chinon. Il est alors accueilli tel un sauveur par les habitants de cette petite commune de la Nièvre (Bourgogne). Très vite la joie laisse place à l’effroi, des patients se retrouvent victimes du médecin et le surnomment bientôt le « dentiste boucher ». Abcès récurrents, début de septicémie, implants mal posés qui percent la mâchoire, dents saines arrachées, racines endommagées, outils cassés dans les gencives parfois cousues avec la joue, sont parmi les sévices subits par les patients.
Il aura fallu attendre tout de même plusieurs années avant que les premières plaintes soient déposées. C’est en 2013, que le dentiste se voit mis face à ses actes puisqu’une instruction pour escroquerie dentaire est ouverte. L’homme est alors radié de l’ordre des dentistes avant d’être mis en examen pour «violences volontaires ayant entraîné une mutilation permanente», «escroquerie», «faux et usage de faux».
Dernier rebondissement avant la case prison ; l’accusé réussi à fuir au canada, mis sous mandat d’arrêt international il est extradé et ramené en France.
Son procès aura lieu en 2016, il est évidemment très attendu par les plaignants, qui restent pour le moment plongés dans une amère incertitude.
Photo : Mark Van Vierop, le dentiste boucher.
Crédit photo : MASSON Christophe