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Faut-il fermer autoritairement les antennes françaises de l’université privée Fernando Pessoa ?

Mise en ligne : 29 janvier 2014  par Dentalespace
L’initiative de l’université privée portugaise Fernando-Pessoa d’ouvrir, en novembre 2012, une antenne à Toulon pour former des dentistes et des orthophonistes, a manifestement pris de court les pouvoirs publics. Le rectorat de Nice a certes porté plainte et une instruction a été ouverte pour escroquerie, mais Bruno Ravaz, le professeur de droit public qui dirige le centre toulonnais, n’a jusqu’ici été entendu que par la police, pas par la justice.


Faut-il fermer autoritairement les antennes françaises de l’université privée Fernando Pessoa ? M. Ravaz n’en a d’ailleurs cure et développe son projet. A la rentrée 2013, outre la deuxième année pour les étudiants en dentaire et orthophonie, ouvrent de nouveaux cursus : pharmacie, kinésithérapie (plus précisément "physiothérapie", terme plus usité en Europe et qui inclut l’ostéopathie), dont les frais d’inscription s’élèvent à 7 500 ou 9 5000 euros par an selon les spécialités. Dès janvier 2014 devrait aussi ouvrir l'enseignement de l'architecture.

Près de 250 étudiants sont donc attendus dans les locaux de Toulon et une deuxième antenne est prévue à Béziers (Hérault), pour former là aussi des dentistes, des physiothérapeutes, ainsi que des spécialistes de la petite enfance, dans un institut piloté par le pédopsychiatre Boris Cyrulnik. La rentrée, plusieurs fois reportée, devrait avoir lieu le 11 octobre avec une centaine d’étudiants, bien qu’une plainte ait là aussi été déposée par le recteur de Montpellier.

Fermeture demandée

Mais la justice prend son temps et le projet grandit, étape après étape comme autant de faits accomplis devant la relative impuissance du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche. "Quitte à prendre un risque juridique, prenons celui de fermer autoritairement Fernando-Pessoa pour renverser la charge de la preuve : ce sera à elle de prouver qu’elle est en règle !", propose Jean-Yves Le Déaut, député PS de Meurthe-et-Moselle.

"Plus la situation dure, plus il sera difficile de fermer car il faudra trouver des solutions aux étudiants déjà inscrits. Il faut, parallèlement, ouvrir un débat sur le numerus clausus des professions de santé, trop restrictif et qui éjecte de bons étudiants. La demande est forte et oblige des candidats à aller étudier en Belgique, en Espagne, en Roumanie… On marche sur la tête", estime le député, auteur de l’amendement dit "anti-Pessoa" à la loi Enseignement supérieur et recherche du 22 juillet 2013. Cette disposition, qui doit être complétée d’un décret d’application, impose que les établissements privés de formation de professionnels de santé passent des conventions avec une université publique et des centres hospitaliers afin de permettre aux étudiants d’y suivre leurs stages pratiques.

Ces nouvelles obligations ne devraient, en principe, pas s’imposer aux centres privés Fernando-Pessoa en raison de l’antériorité de leur existence par rapport à la promulgation de la loi, "mais rien n’est moins sûr, souligne le député, car cette université privée n’a pas vraiment ouvert à Béziers et a surtout changé de nom. Je presse le gouvernement de publier ces textes sans délai.

" Portugal, Irlande, Espagne : encore plus cher

Les responsables de ces implantations de l’université Pessoa en France adaptent leur projet au gré des résistances rencontrées. Leurs étudiants des métiers de santé ne suivent désormais que les deux premières années du cursus en France, les trois suivantes se déroulant à Porto, et des cours de portugais ont été introduits dans les programmes. Le siège de Pessoa à Porto, qui prélève 30% des droits d’inscription, délivrera donc directement les diplômes qui, en vertu du droit européen, seront valides en France. Pour convaincre du sérieux de leur dossier, plusieurs professeurs et élus, notamment le sénateur maire (UMP) de Béziers, Raymond Couderc, ont été invités à visiter les locaux de Porto, adjoints à un hôpital où pourront se dérouler les stages pratiques.

"J’ai des contacts avec d’autres universités en Irlande, en Angleterre ou en Espagne, pour la poursuite des études", assure Bruno Ravaz, car il est probable que Pessoa-Porto ne puisse absorber tous les étudiants français. Cette nouvelle orientation explique aussi le changement de nom de l’antenne française, désormais baptisée Centre libre d’enseignement supérieur international. Autre incidence de ces évolutions, le prix d’inscription : "Je m’engage sur les tarifs des deux premières années mais pas au-delà, avertit M. Ravaz, car si la scolarité se déroule en Irlande ou en Angleterre, elle risque d’être plus chère encore.

" Pendant ce temps, l'université publique de Montpellier-3 annonce que, pour des raisons d'économie, elle envisage de fermer son site bitterrois où étdiuent 700 jeunes. Cruelle coïncidence.

Source: Isabelle Rey-Lefebvre - Le Monde ( Le blog de Nathalie Brafman, Benoit Floc'h et Isabelle Rey-Lefebvre)
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